jeudi 18 juin 2009

Histoires de Burqa

Manoeuvre médiatique risible, le feuilleton politique nous amène aujourd'hui sur la question du port de la Burqa. En effet, les thèmes des éléctions européennes, du crash de l'airbus AF-447 Rio-Paris, du rejet des sanctions de l'Hadopi et du clash des éléctions iraniennes, semblent ne plus faire lire. Du coup, histoire d'avoir quelque chose à dire, on ressort un truc bateau pour amuser la foule en attendant le prochain grand coup médiatique. Bien sûr on s'en fout de ce qu'en diront les gens, de toute façon les français sont poussés à avoir un avis arrêté sur la question en particulier, et les questions en général. Rien qu'à voir l'article du monde sur "le taux de réussite au bac stagne à 63% depuis plusieurs années", j'ai l'impression que nos médias sont un peu à la bourre. Le taux de réussite au bac devrait s'améliorer d'année en année? Comme la croissance? Notre intelligence serait-elle plus importante qu'il y a 50 ans? Permettez-moi d'en douter, mais reveons à nos moutons

André Gérin, député PCF, a donc annoncé à la radio la suivante : "des personnes sont dans de véritables prisons ambulantes (...) il y en a de plus en plus, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans le monde rural. Il faut sortir d'une sorte de silence des responsables politiques de ce pays". Une commission d'enquête sera ouverte (lol), à la demande de 57 députés (dont 43 UMP, quand même).

Wahou, quel constat fascinant. Cher député, vous êtes donc en train de me dire que quand le nombre de musulmans en france augmente, la proportion de musulmans portant le voile de la tête au pied augmente également.

C'est marrant : je suis sûr que si on augmentait le nombre de chrétiens, on augmenterait aussi le nombre de scouts, ou le nombre de chrétiens portant des croix.

En fait j'y vois surtout un pauvre monsieur qui s'indigne sans avoir trop réfléchit à la question, en jouant sur la peur de l'autre, celui qui fait les choses différement. Ne me méprenez pas, je trouve ça absolument débile de porter une burqa. En tout cas au moins autant que porter une kippa ou une croix (sauf si c'est juste parcequ'on la trouve jolie). Oui, bon, sauf que là ça se voit vraiment beaucoup. C'est ça le problème en fait il semblerait : que ça se voit. Mais qu'on laisse les gens faire ce qu'ils veulent que diable!

La personne qui porte la burqa n'heurte la liberté de personne d'autre qu'elle même. Elle n'a donc pas à être punie par une interdiction quelle qu'elle soit.

Ceux qui pourraient être incriminés sont ceux qui la forcent à porter ce vêtement, ceux qui porte atteinte à sa liberté. Mais vu que ce "forcing" est la plupart du temps psychologique, culturel et religieux, tout se complique, qui punir?

Dans la logique de ceux qui proposent l'interdiction de la burqa, sous pretexte qu'elle enfreint la liberté des porteuses : ne pourrais-je pas suggérer l'interdiction totale du port des vêtements? En effet, le port du vêtement découle d'une atteinte grave à ma liberté. Je n'ai pas le choix, on m'interdit de déambuler nu en pleine ville. Je suis forcé à la soumission par le vêtement, comme ces femmes par la burqa.

Il n'y a pas de différence réelle à part le référentiel par lequel on juge.

1 commentaire:

  1. Rebonjour,

    Tu ne peux pas te permettre, avec ironie, de te moquer de ceux qui veuillent l'interdiction de la burka. Actuellement, c'est le seul moyen de défendre ces femmes. Si tu punies ceux qui obligent les femmes de porter la burka, ils te diront que tu les empêche d'exprimer leur foi. Pour les intégristes, cela sera le moyen pour justifier leur guerre "sainte".
    La montée de l'intégrisme en France est le reflet de l'écart grandissant de la compréhension entre les politiciens et le reste de la population. Les intégristes profitent de cet écart pour s'approcher de ceux qui se sentent rejeter par la politique et par la société. Politique française censée réguler la vie de ses concitoyens.
    Puis entre nous, tu aimerais draguer une fille en burka. Tu risques d'être déçu par la marchandise. Je rigole évidemment.

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